François Dulac nous commente une conférence sur les Jardins-Forêts, qui pourrait inspirer de façon très intéressante les travaux du groupe de travail « Agriculture Urbaine » et d’autres associations fontenaysiennes :
Dans le cadre d’un groupe de travail auquel je contribue pour limiter l’empreinte carbone de la Recherche publique, j’ai assisté à une conférence de l’auteur du livre, Fabrice Desjours, qui a monté l’association Forêt gourmande, pour développer les jardins-forêts en lieu et place de terrains plus ou moins délaissés (pelouses, prairies, friches…) pour les transformer en lieux :
⦁ de production de ressources comestibles et médicinales grâce à des plantes pérennes ne nécessitant ni arrosage, ni intrants chimiques, ni replantation annuelle ;
⦁ de développement significatif de la biodiversité et de stockage de carbone ;
⦁ de vie récréatifs, culturels, pédagogiques…
Les résultats de ces jardins-forêts, et notamment de celui qu’ils ont créé il y a 8 ans en Bourgogne sont soufflants. Rien à voir avec le concept de micro-forêt urbaine, pour ceux qui connaissent.
C’est incroyable, il existe plus de 7000 espèces comestibles et médicinales adaptées à nos types de climats tempérés, qu’on peut réimplanter pour se passer de nos lointaines importations, grâce à une sélection bien ciblée des espèces en fonction du climat, sans arrosage ni produit chimique, et sans travail de culture conséquent une fois le site implanté.
J’ai notamment été surpris par le nombre de variétés de lianes d’intérêt qui ont presque totalement disparu de nos paysages agricoles. Le nombre de produits qu’on importe de très loin et dont il existe pourtant des espèces pérennes adaptées à nos climats, ou leurs équivalents, est bluffant (par ex. noix de pécan, baie de goji, pistaches, mangues, épices, légumineuses…). J’ai appris par exemple que la vigne qui grimpe dans des arbres se met ainsi à l’abri des gels printaniers. Il nous a rappelé aussi que les glands sont un excellent comestible (sous réserve de lavages multiples pour en éliminer les tanins dans le cas des espèces présentes par ici, mais on peut implanter des espèces pauvres en tanins, mieux adaptées aux climats plus chauds et secs vers lesquels on va).
En sus des problématiques de restockage de carbone et de réinstallation de biodiversité associée à la plantation d’une forêt, cela permet d’avoir un volet d’autonomie alimentaire tout à fait significatif par rapport à une replantation ordinaire d’arbres, y compris par rapport à des vergers où les arbres sont relativement isolés les uns des autres.
De plus cela permet de créer du lien à travers des ateliers de récolte et transformation, mais aussi d’activités récréatives, culturelles et pédagogiques qui peuvent être mise en place dans ces milieux par des associations.
Il existe sans doute au moins une grande parcelle sur la commune, qui pourrait avantageusement être utilisée par les associations concernées pour développer un tel projet, avec la possibilité de la mise en place par la mairie d’un accompagnement pour faire suivre les bénéfices en terme de biodiversité et de stockage de carbone.
Cédric Zeitter.