Dépasser notre impuissance collective
Editions du Seuil
Mai 2023, 161 p.
Une lecture revitalisante !
Camille Etienne prône le soulèvement et la désobéissance civile, partant du constat que les formes classiques d’action sont insuffisantes à permettre la ré-orientation nécessaire de notre modèle de développement, et qu’il y a urgence à contrer les acteurs puissants qui entraînent l’humanité et son environnement dans le mur. » La maison brûle et nous regardons ailleurs « (Jacques Chirac). Et nous continuons de regarder ailleurs…
Les atteintes à l’homme et à son habitat ne préoccupent guère les Bolloré, Arnaud, Pouyanné, qui en prennent dans cet ouvrage pour leur grade… Ils savent que les conséquences du dérèglement climatique, des famines et partant des guerres qui peuvent en découler ne les atteindront guère, et que le victimes seront les plus précaires..
Face à ce constat, il s’agit de sortir du sentiment d’impuissance que l’accumulation des catastrophes annoncées peut générer, et prendre conscience du pouvoir que chacun peut avoir, en agissant de manière collective et solidaire. Le nombre de 3,5 % de la population comme « masse critique » pour changer les choses est évoqué, et représente un horizon atteignable.
Les responsables sont certes avant tout ceux qui ont le pouvoir et qui mentent : le « qui pouvait prévoir ? » d’un Emmanuel Macron relève d’un aveuglement et d’une communication pitoyables (les grandes compagnies pétrolières elles-mêmes – Total, BP, ExxonMobil avaient commandité dès les années 70 des études scientifiques qui montraient l’impact à venir de leurs activités sur le climat, mais n’en ont évidemment fait aucune publicité, et les ont délibérément ignorées pour poursuivre leurs activités et augmenter leurs profits).
Pour autant, » Le monde ne sera pas détruit pas ceux qui font le mal, mais par tous ceux qui les laissent faire » (Albert Einstein).
Ne les laissons donc pas faire, et agissons chacun à la mesure de ses possibilités, mais agissons !
Le mode d’action de notre mouvement de Transition n’est pas celui de la désobéissance civile, mais chacun a sa place, surtout dans un contexte où les militants écologistes sont qualifiés d' »éco-terroristes » par un pouvoir de plus en plus autoritaire, et régulièrement critiqué et tancé par des instances internationales attentives aux droits de l’homme.
Cédric Zeitter